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Le Trouble Panique
Ou quand l'illusion du danger fait peur
L'attaque de panique est une crise d'anxiété aigue dans une situation banale, souvent en public. La personne ressent une terreur intense et soudaine accompagnée de symptômes physiques perturbants (bouffées de chaleur, palpitations, essoufflement) et de pensées alarmistes (peur de mourir, de devenir fou).
Bien que les attaques de panique surviennent habituellement de manière imprévisible, sans lien direct avec un contexte précis, la personne est envahie par la peur d'avoir une nouvelle crise : on parle alors de trouble panique.
Le paniqueur est en proie à des réactions physiques et psychologiques inadaptées au danger réel de la situation.
L'organisme réagit comme si il y avait une agression véritable, avec un risque vital : modification du rythme cardiaque, transpiration, tremblement, souffle coupé, vertiges. Ces manifestations sont suivies de pensées envahissantes et terrifiantes : peur de mourir d'une crise cardiaque ou par étouffement, ou bien peur de perdre le contrôle de soi ou la raison.
Il est important de rappeler que ce "scénario catastrophe" ne se produit pas : les crises sont désagréables mais inoffensives.
Le trouble panique est très invalidant, car la crainte d'une récidive amène la personne à éviter les situations identiques ou proches de celles qui ont été associées à une attaque de panique.
Ainsi, dans le cas du Trouble Panique avec Agoraphobie, la personne commence par subir des attaques de panique qui vont la pousser ensuite à limiter ses activités ou ses déplacements (agoraphobie).
Le comportement "d'évitement" tend à aggraver les difficultés et à rendre le trouble chronique. Tous les domaines de la vie peuvent alors se trouver affectés.
Les causes du Trouble Panique ne sont pas encore bien connues, mais on considère aujourd'hui que des facteurs bio-psycho-sociaux interviennent dans le développement de cette pathologie (entre autres : troubles hormonaux, mécanismes cognitifs, période de vie difficile).
Le Trouble Panique avec Agoraphobie (TPA) est souvent diagnostiqué tardivement, car les personnes qui en souffrent en parlent peu, et les professionnels de la santé éprouvent parfois du mal à l'identifier.
Le TPA est souvent associé à des troubles dépressifs ainsi que des comportements addictifs (alcool, médicaments).
Période de malaise brutal, d'anxiété, intense et nettement délimitée.
Quatre des symptômes suivants apparaissent jusqu'à atteindre leur maximum en moins de dix minutes :
Les symptômes somatiques apparaissent donc sous la forme de syndromes ou malaises d'apparence :
Les Thérapies Cognitivo-Comportementales ou TCC (qui visent à modifier les comportements inappropriés et les pensées inadaptées) ont démontré leur efficacité dans le traitement du Trouble Panique.
La réintroduction progressive (on parle « d'exposition ») des situations évitées, la réappropriation des sensations physiques (prise de recul par rapport aux signaux redoutés et à leurs conséquences réelles), ainsi que l'apprentissage de la respiration contrôlée permettent de mieux maîtriser les réactions associées à la peur.
D'autres types de thérapies peuvent être pratiquées, la plus connue étant l'analyse ou psychanalyse (qui vise à identifier des causes dans le passé).
Les symptômes du trouble panique peuvent être soulagés efficacement par un traitement antidépresseur, notamment de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Un traitement anxiolytique peut également être prescrit.
Votre médecin généraliste pourra vous orienter vers un médecin psychiatre ou un psychologue clinicien susceptible de vous aider (seuls les médecins sont habilités à prescrire des médicaments).
La pratique d'une technique de relaxation (yoga, sophrologie) et de certains sports (natation, jogging) est également indiquée.
Quelque soit la technique choisie, elle permettra de mieux maîtriser les tensions et d'acquérir des réflexes facilitant la détente, voire le sommeil.
Les groupes de parole peuvent s'avérer très efficaces dans le traitement de l'anxiété. Le soutien apporté par la rencontre de personnes vivant les mêmes difficultés et par l'échange de suggestions sur les moyens de les affronter favorise la mise en place d'un comportement plus dynamique face à son trouble.
Dans tous les cas, s'impliquer, par une attitude active, dans le combat quotidien contre l'anxiété portera ses fruits !
Rédaction :
Myriam, octobre 2006.
Avec l'aimable collaboration de Benoît Monié, psychologue clinicien (Toulouse).
Sources bibliographiques :
* Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV - American Psychiatric association). Traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056p
Documentation des Associations Revivre et AFTA.
Article de la psychologue Aurore Gérard (Santé Mentale Belgique).
"Surmontez vos peurs : vaincre le trouble panique et l'agoraphobie", Jean-Luc Emery (Odile Jacob).